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Où est passé l'essentiel en matière d'écoconception?

La vidéo, grande oubliée de l’éco-conception ?

A l’heure du comptage des émissions carbonées et des incitations à les réduire (cf. la loi REEN), la vidéo n’est étrangement pas prise en compte alors que son impact est majeur et bien connu. Pourquoi et comment ?

Le streaming vidéo émet 300 Mt de CO2 par an, soit 1% des émissions carbonées mondiales. Cela équivaut à la moitié de l’impact du trafic aérien civil, mais cette proportion ne cesse d’augmenter. YouTube est responsable à lui seul d’environ 20% de ces émissions.

L’éco-conception d’un site se mesure au moyen de différents indices (Ecoindex, Kastor Green, GT Metrix, Website Carbon Calculator…) qui comportent tous quelques biais mais ont le mérite de donner une direction pour le développement de pages plus sobres en images et en requêtes diverses. Sauf qu’il existe un moyen simple de leur cacher le plus gros de l’impact carbone du site : renvoyer vers une page YouTube.

La question qui se pose

Pourquoi ne pas évaluer l’impact de la page YouTube d’un site en même temps que le site lui-même ? En effet, c’est bien l’éditeur du site qui est responsable des émissions carbonées de ses vidéos -et des lectures associées- sur le réseau social. 

L’agence Temesis a démontré que YouTube n’était pas un modèle d’éco-conception ou de sobriété numérique et ce n’est pas une surprise.

Même les outils qui permettent à un internaute de calculer l’impact carbone de son usage d’internet ne tiennent pas compte de la consultation de vidéos. Sur YouTube, elle est en moyenne selon Médiamétrie (en 2020) de 23 minutes par jour chez les plus de 18 ans et de 31 minutes par jour chez les 25-49 ans !

Par exemple, simulons un usage intensif d’internet avec le calculateur de l’INR, pour une personne de 25 à 49 ans :

  • 35 h hebdomadaires de navigation web représentent = 16,10 Kg eCO2 annuels
  • 10 h hebdomadaires de visioconférences caméra allumé = 11,48 Kg eCO2 annuels
  • 20 e-mails quotidiens sans pièce jointe et 5 avec pièce jointe = 58,65 Kg eq.CO2 annuels

Total = 86,23 Kg eq.CO2 annuels

En comparaison, 0,5 h de vidéo / jour x 5 j x 52 semaines = 416 Kg eq.CO2 annuels

C’est presque 5 fois plus que tous les autres usages numériques et il n’est pas comptabilisé !

S’il y a urgence à décarboner ses usages, ne faudrait il pas commencer par la vidéo au lieu de l’ignorer ?

Agir efficacement

On peut toujours discuter des mesures et des valeurs absolues mais il est une évidence qu’il est plus efficace de pratiquer ce que nous appelons un streaming responsable que d’alléger une page ou d’effacer ses mails.

Un site est-il réellement éco-conçu alors lorsqu’il héberge ses vidéos sur un réseau social dont l’impact n’est pas mesuré? C’est une illusion d’optique, mais elle fonctionne. 

Lorsque Visionarymarketing loue l’ecoindex du site de Grenoble et l’oppose à celui de la Région Île de France, les deux sites – des collectivités concernées par la loi REEN – ont la même approche au niveau de leurs vidéos.

Un réseau social sert à faire du buzz, à susciter des interactions, à fédérer une communauté d’abonnées, à créer de la viralité. Est-ce ce que recherchent les entreprises et collectivités qui y déposent leurs vidéos, imposant au passage à leurs visiteurs de consentir à la publicité au partage de leurs informations personnelles ? 

Ou alors, ça doit être pour le prix.

L’hébergement de vidéos sur un réseau social est gratuit et illimité, ce qui fait qu’on n’a pas à se soucier de sobriété. Pour quelles économies ?

Dans la majorité des cas, un hébergement professionnel – et éco-responsable – des vidéos ne coûtera que quelques centaines d’euros annuels. Bien moins que ce que coûte une production de vidéo éco-responsable ou un site éco-conçu… 

Une collectivité, un ministère ou un groupe industriel n’irait pas créer un site gratuit chez Wix, donc ce n’est pas qu’une question d’argent.

Alors si vous êtes sensibilisé.e au Numérique Responsable (et au RGPD), pensez-vous qu’un réseau social est la solution appropriée pour l’hébergement de vos vidéos ?

Streamlike est une plateforme française éco-responsable et respectueuse du RGPD, pour la gestion et la diffusion de vos contenus audio et vidéo.

Streamlike est disponible au catalogue multi-
éditeurs de l’UGAP


L’ADEME et l’ARCEP viennent de publier une étude qui démontre qu’en matière d’impact environnemental du numérique, ne pas agir tout de suite n’est plus une option. Pourtant, on entend souvent des porte-voix du numérique responsable encourager la procrastination et dire que toutes les actions ne sont pas utiles.

L’étude est à lire ici. Elle met en évidence le fait que l’objectif de neutralité carbone du numérique en 2050 sera totalement inatteignable si des politiques de « sobriété numérique » ne sont pas mises en œuvre tout de suite. Un seul scénario permet de ne pas émettre plus de GES en 2050 qu’en 2020. Il serait atteint « principalement grâce à la frugalité par la contrainte et par la sobriété« .

Frédéric Bordage, expert en green IT, a livré son analyse de cette étude : « Il en ressort que l’approche « business as usual » est intenable et que le scénario le plus vertueux nécessiterait de circonscrire nettement la place du numérique dans les activités de l’ensemble de la société.« 

Que fait l’Etat à ce sujet ? Dans une Circulaire du Premier Ministre du 25 février 2020, l’État s’engage sur 20 mesures pour des Services publics écoresponsables. La vingtième concerne le numérique : « l’État développe une stratégie de réduction de l’empreinte carbone du numérique public, qui comprendra notamment une démarche de sensibilisation des agents aux écogestes numériques et l’achat de matériel ou de consommable reconditionné ».

Souhaitons que les services de l’état se montrent exemplaires et raisonnables s’ils viennent à considérer la vidéo comme partie intégrante de leur empreinte numérique.


Mediatech / Streamlike et Ouest Médias interviendront ensemble lors d’une conférence sur « l’éco-conception des actions de communication » au Congrès de la Communication Responsable, le vendredi 16 juin à 9h30 au Beffroi de Montrouge.

Nous vous invitons à vous y inscrire dès à présent en cliquant ici et à découvrir le programme complet.

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